Le développement du langage en maternelle

THEMATIQUES SPECIFIQUES

La prévention (primaire, secondaire, tertiaire) des difficultés dans l’acquisition du langage commence dès la 1ère maternelle par le biais des concertations avec les institutrices et par celui des bilans de santé réalisés en M1 et M3. Ces concertations sont systématiques et annuelles à propos du développement de chaque élève, ou ont lieu en fonction des observations des institutrices qui nous interpellent à propos de tel ou tel élève dont l’évolution suscite des questionnements.

Depuis la rentrée 2019-2020, nous bénéficions des services d’une logopède (d‘abord à raison d’un mi-temps, ensuite d’un temps plein) pour développer cet aspect de notre travail collaboratif. Une multitude d’études tendent en effet à démontrer que le langage constitue le fondement de la préparation à l'école et de la réussite scolaire.

Ce volet du site est co construit en fonction des thématiques abordées en concertation avec les institutrices des classes maternelles.

L’outil SOLEM, construit par la Fédération Wallonie-Bruxelles avec l’ULiège, sera proposé dès l’année scolaire 2020-2021

 

Les prérequis à la communication, au langage oral et au langage écrit =>

Grille de développement du langage oral de l’enfant de 1 à 6 ans et plus =>

Quels sont les signaux d’alerte au niveau du langage oral ? =>

Développer l’articulation =>

Le bégaiement =>

Le bilinguisme =>


 

 

 

Les prérequis à la communication, au langage oral et au langage écrit


Prérequis à la communication et au langage oral :


Le développement de la communication et du langage s’appuie sur des acquis préalables portant sur :

    • Le regard ;
    • L’attention conjointe ;
    • L’imitation ;
    • Les mimiques et les gestes ;
    • Le pointage ;
    • Les tours de rôles ;
    • La permanence de l’objet ;
    • Le holding (ensemble des soins donnés à l’enfant par sa mère).

 

Prérequis au langage écrit :


L’apprentissage du langage écrit repose quant à lui sur :

    • L’analyse visuelle (saccades et fixations) ;
    • L’analyse auditive ;
    • La conscience phonémique ;
    • La connaissance des correspondances ;
    • La maîtrise du principe alphabétique (un graphème correspond à un phonème) ;
    • La mémoire de travail ;
    • La compréhension du langage oral ;
    • La morphosyntaxe ;
    • La métamorphologie (« pommier à pomme ») ;
    • Le graphisme

Grille de développement du langage oral de l’enfant de 1 à 6 ans et plus. Télécharger le PDF ici

Quels sont les signaux d’alerte au niveau du langage oral ? Télécharger le PDF ici

Développer l’articulation - Télécharger le PDF ici

1-Exercices pour travailler les muscles de la sphère oro-faciale

 

La langue :


      • Pointer la langue vers le nez, le menton, la joue gauche, la joue droite
      • Faire le tour des lèvres avec la langue (en bas et en haut) ;
      • Faire le tour des gencives avec la langue ;
      • Toucher l’intérieur des joues avec la langue ;
      • Mettre la pointe de la langue derrière les dents du bas et puis les dents du haut ;
      • Caresser le palais (de l’avant vers l’arrière) ;
      • Faire claquer la langue ;
      • Tirer la langue ;
      • Sortir et rentrer rapidement la langue.

 

Les lèvres :


      • Ouvrir grand la bouche ;
      • Projeter les lèvres en avant (« bisou ») ;
      • Tirer les lèvres (« grand sourire », sans montrer les dents) ;
      • Sourire à gauche et à droite ;
      • Serrer fort les lèvres ;
      • Montrer ses dents.

 

Les joues :


      • Gonfler les deux joues ;
      • Gonfler les deux joues et résister à une pression ;
      • Gonfler une joue et puis l’autre ;
      • Faire passer l’air d’une joue à l’autre ;
      • Rentrer les joues (« poisson »)

 

Le voile du palais :


      • Ouvrir la bouche et prononcer « a -an » ;
      • Faire un grand bâillement.

 

La mâchoire :


      • Avancer le menton ;
      • Reculer le menton ;
      • Faire rouler le menton, bouche ouverte et bouche fermée.

2-Les différentes positions articulatoires en fonction du phonème

Le bégaiement


Qu’est-ce que le bégaiement ? 

 

Le bégaiement est un trouble fonctionnel du geste pneumo-phonique (souffle/parole) qui se manifeste principalement par une perturbation du rythme et de la parole.

   

Au moment de l’acquisition du langage, il est normal que tout enfant présente des hésitations, des répétitions, des pauses plus ou moins longues.

      C'est ce qu’on appelle le bégaiement physiologique. 

   

Chez l’enfant bègue par contre, les interruptions de la parole sont plus fréquentes, plus longues et un peu différentes. 

 

      Ce trouble peut apparaitre : 

    • Vers l’âge de 2 ou 3 ans quand le bégaiement devient « pathologique » car il gêne durablement l’enfant dans sa communication ;
      • Durant l’adolescence ;
    • Suite à des lésions cérébrales.

 

     Comment le repérer ? 

 

     Différents types de bégaiement : 

 

    • Bégaiement clonique :

 

    • Répétition de sons, syllabes, … souvent en début de mot
      Ex : Je je je je suis Patrick 

 

    • Bégaiement tonique :

 

    • Blocages, pauses, silences puis explosion du son qui suit
      Ex : Je suis …………… Patrick 

 

    • Bégaiement clono-tonique :

 

    • Répétitions et blocages
      Ex : Je je je je suis …………. Patrick 

 

Les signaux d’alerte 

 

     Ces signes ne sont pas systématiques.

     Nous pouvons les rencontrer simultanément ou à différents moments :  

    • Répétitions fréquentes de syllabes ou de sons ;
    • Blocages sur des mots, pauses ;
    • Attitude figée ;
    • Tremblement musculaire ;
    • Tension vocale ;
    • Comportement d’évitement ;
    • Froncement de sourcils ;
    • Perte de contact visuel ;
    • Respiration trop rapide ou trop longue ;
    • Problème d’intensité, de hauteur dans la voix ;
    • Soulèvement des épaules ;
    • … 

     Le bégaiement peut entrainer : 


    • La peur ;
    • La gêne ;
    • La honte ;
    • La culpabilité ; 
    • La frustration.

 

    

La prise en charge

Afin de réaliser un bilan logopédique, il est nécessaire de demander une prescription de traitement.

     Cette dernière peut être demandée à :

    • Un ORL ;
    • Un neurologue ;
    • Un neuropsychologue ;
    • Un neuropédiatre ;
    • Un pédiatre.

Après la réalisation du bilan, une demande de prescription sera fournie par le médecin prescripteur.

L’accord est donné par la mutualité, 28 séances de 30 minutes seront remboursées.

 

Le bilinguisme


Le bilinguisme présente beaucoup d’avantages, pour autant qu’il soit additif, c’est-à-dire qu’il y ait maîtrisé dans les deux langues. En effet, il permet d’être ouvert aux autres, d’avoir plusieurs stocks lexicaux, de connaitre des grammaires différentes, d’avoir une ouverture vers d’autres cultures…

La langue maternelle est très importante, il est nécessaire de la conserver car c’est une valeur culturelle et affective. De plus, elle est utilisée comme référence pour l’enfant lors de ses apprentissages (il transfert sa façon d’apprendre dans sa langue maternelle à la seconde langue).

Il est important que l’enfant maîtrise également la langue d’apprentissage/de scolarisation. En effet, si elle n’est pas maîtrisée, cela peut avoir des impacts considérables sur ses apprentissages :

    • Non-connaissance des lettres et de leur son ;
    • Vocabulaire restreint ;
    • Construction de phrases moins élaborée ;
    • Compréhension (orale et écrite) difficile ;
    • Difficultés mathématiques ;

 

Il est important de :

    • Inciter les parents à s’adresser à leur enfant dans la langue qu’ils maîtrisent ;
    • Solliciter particulièrement les enfants bilingues dans le cadre de la classe ;
    • Encourager la stimulation de la langue d’apprentissage dans des activités extrascolaires ;
    • S’intéresser la langue maternelle et à la culture de l’enfant ;
    • Les valoriser dans des activités de classe (en impliquant les parents allochtones si possible) ;
    • Inciter les parents à apprendre le français.